Le libéralisme social demeure-t-il une alternative ? - Sciences Po Accéder directement au contenu
Pré-Publication, Document De Travail Année : 2020

Le libéralisme social demeure-t-il une alternative ?

Résumé

Current neo-liberalism is a resurgence of the utopia of the self-regulating market. Its destructive effects, today as yesterday, are at the origin of going back to politics oscillating between nationalism and authoritarianism, on the one hand, social liberalism on the other. This challenge, identified by Polanyi in his time, recalls us that no society is possible in which power and compulsion are absent. According to the neo-liberals, for whom the desirable goal remains a globalized market economy that would be rid of any power, paradoxically it is up to the political power to implement the reforms necessary for individuals to adapt as quickly as possible to this deal. This search for flexibility and adaptability contrasts with a social liberalism according to which the viability of the changes inherent in capitalism depends on the existence of stabilization mechanisms making adaptations slow and progressive: a liberalism that excludes neither power nor constraint. The thesis that we intend to defend is that liberalism can only survive in its form of social liberalism whose distinctive feature is certainly to make room for macroeconomic regulation, but also, and more generally, to ensure that forms of cooperation or social interaction that reconcile efficiency and equity, stability or inertia and evolution prevail.
Le néo-libéralisme actuel fait figure de résurgence de l’utopie du marché autorégulé. Ses effets destructeurs, aujourd’hui comme hier, sont à l’origine d’un retour du politique oscillant entre nationalisme et autoritarisme, d’un côté, libéralisme social de l’autre. Ce défi, identifié par Polanyi en son temps, nous rappelle qu’aucune société n’est possible sans pouvoir ni obligation. Suivant les néo-libéraux, pour qui le but souhaitable reste une économie de marché mondialisée qui serait débarrassée de tout pouvoir, il appartient paradoxalement, au pouvoir politique de mettre en œuvre les réformes nécessaires pour que les individus s’adaptent aussi vite que possible à cette donne. Cette recherche de flexibilité et d’adaptabilité tranche avec un libéralisme social qui fait dépendre la viabilité des changements inhérents au capitalisme de l’existence de mécanismes de stabilisation rendant les adaptations lentes et progressives: un libéralisme qui n’exclut ni le pouvoir, ni la contrainte. La thèse que nous entendons défendre est que le libéralisme ne pourra survivre que sous sa forme de libéralisme social dont le trait distinctif est certes de faire place à une régulation macroéconomique, mais aussi, et plus généralement, de faire prévaloir des formes de coopération ou d’interaction sociale conciliant efficacité et équité, stabilité ou inertie et évolution.
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hal-03582938 , version 1 (21-02-2022)

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Citer

Jean-Luc Gaffard. Le libéralisme social demeure-t-il une alternative ?. 2020. ⟨hal-03582938⟩
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