La réponse conservatrice à la dépénalisation de l’avortement en Uruguay - Sciences Po Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Problèmes d'Amérique Latine Année : 2021

La réponse conservatrice à la dépénalisation de l’avortement en Uruguay

Résumé

The conservative backlash to abortion decriminalization in Uruguay -- In Uruguay, the political shift to the right in 2020 has put the issue of abortion back on the political agenda. While the 2012 law decriminalizing abortion meets the public health goals it has set, the new president wanted to implement an anti-abortion policy without modifying the law. How is this possible? The purpose of this article is to show that the fight against abortion does not imply an abrogation of the public policy but a deviation from its objectives, by replacing the defense of women’s rights with a natalist policy that discourages women from having abortions. This substitution is possible because: 1) the law had already relegated women’s autonomy to a secondary position; 2) the implementation of public policy led to a tedious abortion procedure dependent on the goodwill of the medical profession; and 3) ideological and electoral pressures are pushing the government to publicly condemn women who abort while promoting births. The conservative reaction of the Uruguayan government is original as it is carried out by the executive branch, rather than by parliament or the courts.
La respuesta conservadora a la despenalización del aborto en Uruguay -- En Uruguay, el giro político hacia la derecha en 2020 ha vuelto a poner el tema del aborto en la agenda política. Si bien la ley de 2012 que despenaliza el aborto cumple con los objetivos de salud pública que estableció, el nuevo presidente quiso implementar una política antiaborto sin cambiar el texto de la ley. ¿Cómo es esto posible? El propósito de este artículo es mostrar que la lucha contra el aborto no implica una abrogación de la política pública sino una desviación de sus objetivos, al sustituir la defensa de los derechos de la mujer por una política natalista que desalienta a las mujeres a abortar. Esta sustitución es posible porque: 1) la ley ya había relegado la autonomía de la mujer a un segundo plano; 2) la aplicación de la política pública ha dado lugar a un tedioso procedimiento de aborto que depende de la buena voluntad de la profesión médica; y 3) las presiones ideológicas y electorales están empujando al gobierno a condenar públicamente a las mujeres que abortan, al tiempo que promueve una política de fomento de la natalidad. La reacción conservadora del gobierno uruguayo es original en el sentido que es ejercida por el poder ejecutivo, más que por el parlamento o los tribunales.
En Uruguay, le virage politique vers la droite en 2020 a remis la question de l’avortement à l’ordre du jour politique. Si la loi de 2012 dépénalisant l’avortement répond aux objectifs de santé publique qu’elle a fixés, le nouveau président a voulu mettre en place une politique anti-avortement sans modifier le texte de loi. Comment cela est-il possible ? Le but de cet article est de montrer que la lutte contre l’avortement n’implique pas une abrogation de la politique publique mais une déviation de ses objectifs, en remplaçant la défense des droits des femmes par une politique nataliste qui décourage les femmes d’avorter. Cette substitution est possible parce que : 1) le texte de loi avait déjà relégué l’autonomie des femmes à une position secondaire ; 2) la mise en œuvre de la politique publique a entraîné une procédure d’avortement fastidieuse et dépendante de la bonne volonté du corps médical ; et 3) des pressions idéologiques et électorales poussent le gouvernement à condamner publiquement les femmes qui avortent tout en promouvant une politique d’encouragement de la natalité. La réaction conservatrice (backlash) du gouvernement uruguayen est originale dans la mesure où elle est exercée par le pouvoir exécutif, plutôt que par le parlement ou les tribunaux.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-03380845 , version 1 (15-10-2021)

Identifiants

Citer

Luis Rivera Velez. La réponse conservatrice à la dépénalisation de l’avortement en Uruguay. Problèmes d'Amérique Latine, 2021, 2020/3 (118), pp.65 - 86. ⟨10.3917/pal.118.0065⟩. ⟨hal-03380845⟩
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