L’essor des droits humains à l’Assemblée
Résumé
Fondée après les crimes contre l’humanité qui furent le lot de la seconde guerre mondiale et proclamant, dès le préambule de son texte fondateur, sa « foi dans les droits fondamentaux de l’homme », l’Organisation des Nations unies s’est illustrée depuis lors par sa volonté d’élaborer un droit international relatif aux droits de l’homme, selon la terminologie onusienne consacrée, c’est-à-dire un droit qui « cherche à garantir à l’individu la jouissance et le respect d’un certain nombre de valeurs considérées comme communes à l’ensemble de la communauté internationale ». Élément central de cette vaste entreprise, l’Assemblée générale est fondée juridiquement à le faire en vertu de l’article 13 de la Charte des Nations unies, qui dispose qu’elle « provoque des études et fait des recommandations en vue de (…) faciliter, pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion, la jouissance des droits de l’homme et des libertés fondamentales ». L’inclusion des droits humains dans la Charte n’allait nullement de soi initialement ; elle est le fruit d’une mobilisation importante de nombreux États, notamment d’Amérique latine, d’organisations non gouvernementales (ONG) et de personnalités engagées...